Le 2 février 2008, N’Djamena vivait l’une des pages les plus sombres de son histoire. Ce jour-là, une coalition de groupes armés lançait une offensive meurtrière causant d’importantes pertes humaines et matérielles.
Cette attaque opposait les forces gouvernementales à l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) dirigée par Mahamat Nouri, l’UFDD-Fondamentale d’Abdelwahid About Makaye, la faction d’Acheik Ibni Oumar et le Rassemblement des Forces pour le Changement (RFC) de Timan Erdimi. Ces forces coalisées, censées converger vers la capitale, étaient placées sous le commandement unique du colonel Fizani Mahadjir.
Organisée en colonne de 300 véhicules, l’alliance rebelle, partie du Soudan voisin, engagea les hostilités à une vingtaine de kilomètres au nord de N’Djamena vers 8 h. Face à cette avancée, l’Armée nationale tchadienne (ANT), dirigée par le président Idriss Déby Itno (récemment élu à l’époque), se déploya sur les points stratégiques pour contrer l’assaut.
« Nous avons le contrôle total non seulement de la capitale mais du pays », a fièrement déclaré le président Idriss Déby Itno à l’époque.
« Il y en a qui ont fui, il y en a qui sont encore dans N’Djamena déguisés en civils, il y en a qui tentent de rejoindre la frontière soudanaise », a-t-il conclu.
Les combats firent plus de 800 morts, un millier de blessés et provoquèrent l’exode de 20 000 à 30 000 Tchadiens vers le Cameroun. Malgré les pertes, la résistance de l’ANT marqua un tournant décisif, consolidant pour un temps le pouvoir en place.
Dix-sept ans plus tard, cet épisode reste gravé dans la mémoire collective comme un symbole de résilience nationale, mais aussi comme un rappel des fractures persistantes qui ont jalonné l’histoire récente du Tchad.
La Rédaction
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