Le dossier de Succès Masra, ancien Premier ministre du Tchad et figure emblématique de l’opposition, a franchi un nouveau cap judiciaire ce mercredi 30 juillet 2025. La chambre d’accusation de N’Djamena a confirmé son renvoi devant la chambre criminelle, une décision vivement contestée par son avocat, Me Saïd Larifou, qui dénonce un « vernis judiciaire sur un règlement de comptes politique ».
Dans un communiqué particulièrement virulent, l’avocat membre du barreau de Moroni, fustige une procédure qu’il qualifie de « dénuée de tout fondement juridique », construite selon lui « à la hâte, sans preuve sérieuse ni témoignage crédible ». Il déplore une poursuite qu’il juge « arbitraire », orchestrée « depuis les coulisses du pouvoir » et dissimulée sous des apparences de légalité.
Cette affaire met une fois de plus en lumière les fragilités de l’État de droit au Tchad, où la justice est régulièrement accusée d’être instrumentalisée à des fins politiques. Me Larifou appelle non seulement les juridictions nationales à un sursaut d’indépendance, mais enjoint également la communauté internationale à dénoncer ce qu’il considère comme une « manœuvre liberticide ». « Ce n’est pas seulement le sort d’un homme qui se joue, mais l’avenir même de la justice tchadienne », affirme l’avocat. Il insiste sur le fait que « le droit de tout citoyen à un procès équitable » est aujourd’hui menacé.
Alors que le climat politique reste tendu, cette décision judiciaire pourrait raviver les inquiétudes sur la capacité des institutions tchadiennes à garantir un traitement équitable aux opposants et à préserver les principes fondamentaux de la démocratie.
La Rédaction
Recent Comments