Entrepreneuriat : L’Audace Et Détermination, Les Qualités Qui Définissent La Jeune Ronel Nandig Flora.

Agée de 27 ans Ronel Nandig Flora est titulaire d’une licence en Sciences biologiques obtenue à l’Ecole Normale Supérieure de N’Djamena en 2021. Confrontée aux réalités de chômage, Flora décide par ses moyens de bords à se lancer en ouvrant un salon de coiffure “Esthétique boutique”. Nous vous invitons à suivre cet entretien.

TVM : Pouvez-vous nous raconter comment vous êtes passée des études en biologie à l’entrepreneuriat dans la coiffure ?

Ronel Nandig Flora : Après avoir obtenu ma licence en biologie à l’École Normale de N’Djamena en 2021, je me suis retrouvée confrontée au chômage, comme beaucoup de jeunes diplômés. Ne voulant pas rester inactive, j’ai d’abord envisagé de me lancer dans la restauration. Mais c’est la rencontre avec un ami médecin qui cherchait à ouvrir un salon de coiffure qui a tout changé. Nous avions un projet commun avec un budget d’environ 2 000 000 FCFA. Malheureusement, des soucis personnels m’ont empêché de continuer.

TVM: Qu’avez-vous fait face à cet obstacle ?

Ronel Nandig Flora : J’ai discuté de la situation avec mon petit ami, qui a impliqué un de ses amis. Ensemble, ils ont décidé d’investir comme des actionnaires dans le projet. C’est ainsi que le salon a vu le jour. Les débuts ont été difficiles, mais aujourd’hui, je reçois entre trois et quatre clients par jour, avec des coiffures facturées entre 5 000 et 6 000 FCFA.

TVM: Quels sont les services que vous proposez dans votre salon ?

Ronel Nandig Flora : Je fais des nattes simples, du tissage, des passes mèches ou « ajouté », des locks, des boucles Carli, etc. En plus de la coiffure, je propose des services esthétiques comme le traitement des cheveux, des soins du visage (gommage, soins simples et hydrafacials), la pédicure, la manucure et la pose de vernis. Curieusement, 80 % de mes clients pour les soins sont des hommes.

TVM : Vous êtes également impliquée dans la vente de produits cosmétiques. Comment cela a-t-il commencé ?

Ronel Nandig Flora : Nous avons remarqué le manque de boutiques de cosmétiques à Pala. Mes associés ont donc ajouté cette activité pour diversifier notre offre.

TVM : Quels sont les principaux défis que vous rencontrez ?

Ronel Nandig Flora : L’un des problèmes majeurs, c’est l’énergie. Le panneau solaire que nous utilisons a une faible capacité. De plus, certaines clientes ne comprennent pas le temps que demandent certaines coiffures et paient des sommes dérisoires. Un autre défi est le manque de main-d’œuvre. Il y a beaucoup de filles qui savent tresser mais préfèrent rester inactives.

TVM: Malgré ces difficultés, vous semblez déterminée. Qu’est-ce qui vous motive ?

Ronel Nandig Flora : Aujourd’hui, je suis autonome. Je m’occupe de mes besoins, et c’est une grande satisfaction. Mon parcours prouve qu’avec du courage et du travail, on peut réussir.

TVM : Que diriez-vous aux jeunes filles qui hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Ronel Nandig Flora : Je leur dirai d’être courageuses et de tenter l’entrepreneuriat. Le marché de l’emploi est saturé, et l’État tchadien ne recrute plus autant. L’entrepreneuriat est une solution viable.

TVM: Avez-vous d’autres projets en perspective ?

Ronel Nandig Flora : Oui, je rêve de me lancer dans la pâtisserie et la restauration. Je crois que la diversification est la clé du succès en entrepreneuriat.

TVM : Merci Ronel pour cet entretien.

Ronel Nandig Flora : Merci à vous de me donner l’occasion de partager mon expérience avec vos suiveurs.

Par : AGNANG Pierre