Très tôt ce matin, les travailleurs des différents services de l’Église catholique de Pala ont envahi l’axe principal reliant les locaux de la société CotonTchad au gouvernorat. C’est à l’occasion de la parade marquant la célébration de la Fête internationale du travail, placée cette année sous le thème : « Aimez le travail bien fait ».

Aux côtés du personnel ecclésial, se sont joints les agents de l’Union des Caisses d’Épargne et de Crédit du Mayo-Kebbi (UCEC/MK), de la société CotonTchad, ainsi que les travailleurs de l’entreprise de téléphonie mobile Airtel. Dans une ambiance électrique, ponctuée de klaxons, de cris de joie, de youyous et de musiques entraînantes, les participants ont exprimé leur fierté d’être des bâtisseurs du développement local.

Après la parade, les travailleurs de l’Église catholique se sont rassemblés à la cathédrale Saints Pierre et Paul pour une célébration eucharistique. Cette messe solennelle, présidée par Mgr Dominique Tinoudji, évêque du diocèse de Pala, s’est tenue en présence du vicaire général, de l’économe diocésain, du recteur, du personnel de l’Église ainsi que de nombreux fidèles.

Dans son homélie, Mgr Dominique a salué l’importance de cette journée dédiée aux travailleurs. Pour lui, le travail trouve sa source dans les Écritures : « Dieu est présenté comme un travailleur qui confie à l’homme la responsabilité de ses œuvres », a-t-il affirmé. Il a rappelé que Jésus lui-même fut appelé « fils du charpentier », soulignant que le travail humain, qu’il soit manuel ou intellectuel, participe à la continuité de l’œuvre divine.

L’évêque a exhorté les travailleurs à cultiver la compétence, l’organisation et la fierté du travail bien fait. Il a dénoncé les préjugés autour de certains métiers jugés « modestes » : « Il n’y a pas de sot métier. On ne devrait jamais dire : je suis seulement cuisinière ou cultivateur. Tout travail est digne », a-t-il insisté.

Mgr Dominique n’a pas manqué d’adresser un message fort aux responsables de l’Église, notamment aux prêtres : « Il faut intégrer davantage la dimension spirituelle dans la gestion des ouvriers. Favorisons, quand cela est possible, la célébration eucharistique même en contexte professionnel. »Il a aussi profité de la tribune pour dénoncer le chômage endémique des jeunes : « Depuis des années, il n’y a pas d’intégration officielle, mais des recrutements se font à travers des circuits tordus. Bannissons le népotisme et les nominations de complaisance. Il y a des jeunes compétents dans toutes les régions du pays, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest», a-t-il martelé, exprimant le vœu que « chaque Tchadien puisse un jour vivre dignement de son travail ».

Signalons que cette fête du travail a rassemblé une grande partie du personnel des institutions catholiques de la ville : la Radio Terre Nouvelle de Pala, le Centre Culturel Nicodème, la Caritas Pala, la boulangerie Bethléem, le CEDIAM, la Procure et l’Évêché.

Par : AGNANG Pierre