La révision constitutionnelle adoptée le 15 septembre par l’Assemblée nationale a déclenché une vive inquiétude quant à l’avenir démocratique du pays. Le mouvement citoyen Wokit Tamma a critiqué cette révision qui prolonge la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, supprime la limitation du nombre de mandats et autorise le cumul entre fonctions étatiques et partisanes.
Selon Wokit Tamma, cette révision constitue une “confiscation du pouvoir” et un “retour en arrière majeur” qui rappelle les pratiques du régime en place durant trois décennies. Le mouvement dénonce également la logique de continuité dynastique qui s’installe avec la succession du fils du président actuel. Le mouvement par la même occasion rejette l’argument de la stabilité avancé pour justifier ces amendements, les qualifiant de prétexte à l’éternisation du chef de l’État. Le mouvement déplore que le fils suive les traces de son prédécesseur au lieu de corriger les dérives du passé.
Le communiqué pointe également la responsabilité d’une partie de la classe politique et des institutions, accusées d’avoir failli par leur passivité ou leurs compromis. Pour Wokit Tamma, la révision “verrouille davantage le jeu démocratique” et éloigne toute perspective d’alternance.
Cette décision ouvre une séquence politique délicate et pose la question de la légitimité des institutions et de la capacité du pays à sortir de décennies d’autoritarisme. L’opposition et la société civile pourraient faire de cette question un point de ralliement dans les semaines à venir, tandis que la communauté internationale est invitée à ne plus fermer les yeux sur ces dérives.
Par : Issa Adoum

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