Le bitumage du tronçon routier reliant Kélo à Pala, puis à Léré, continue d’alimenter les doutes et les frustrations des citoyens du Mayo-Kebbi Ouest. Malgré les multiples engagements des autorités, ce projet tant attendu semble toujours figé dans les discours, au point que certains habitants considèrent sa réalisation comme un mythe.

Depuis des années, les promesses se multiplient sans résultats visibles sur le terrain. « Je ne crois pas au bitumage de cette route », lâche un habitant de Pala, résigné. Un autre renchérit : « On nous a beaucoup flattés avec cette route. Depuis qu’ils ont posé les pierres, on ne les voit plus ! Il n’y a pas de volonté politique pour la bitumer. »

Lors du meeting du 14 décembre 2024, Keda Balla, chef de mission pour la campagne du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) à Pala, avait pourtant affirmé que le bitumage de cette route était désormais une priorité pour les élus locaux. Quelques mois plus tôt, le 27 avril, lors de la campagne présidentielle, le Président de Transition, Mahamat Idriss Déby Itno, avait tenté de rassurer la population en déclarant : « La construction de la route Kélo-Pala et des voiries urbaines de la ville de Pala est en cours. Le bitumage de la route Pala-Léré sera engagé au cours de cette année, si Dieu le veut. »

Mais ces déclarations peinent à convaincre. Pour beaucoup, parler encore du goudron à Pala relève de l’utopie. « Même un enfant de bas âge sait que les promesses politiques sont souvent vaines et fantaisistes », ironise un jeune du quartier.

Face à l’absence d’avancées concrètes, la lassitude et le scepticisme gagnent du terrain. Les habitants du Mayo-Kebbi Ouest rappellent que leur région fait partie intégrante du Tchad et mérite, elle aussi, des infrastructures modernes. À l’heure où les discours officiels se veulent rassurants, la population, elle, attend des actes. Mais les questions qui restent sont celles de savoir si le premier ministre Allah Paye Hallina tiendra sa promesse lors de la présentation de son programme politique ? Est-ce le quinquennat du Maréchal pourra permettre l’accomplissement de cette promesse souvent non réalisée ?

Par : AGNANG Pierre