Droit de l’Homme Sans Frontières (DHSF) a organisé un café de presse ce 29 novembre 2024, au cours duquel l’organisation a échangé avec des professionnels des médias sur leur rôle dans le processus électoral en cours au Tchad.

Œuvrant pour la promotion et la protection des droits de l’Homme au Tchad, DHSF a pour objectifs : la protection et la défense des droits fondamentaux de chaque individu ; le renforcement des capacités des acteurs locaux (journalistes, para-juristes, associations, etc.) ; la sensibilisation de la population et des institutions sur les enjeux liés aux droits de l’homme ; et la facilitation de l’accès à la justice pour les victimes de violations des droits humains.

Cet événement, placé sous le thème : ‘’Le rôle du journaliste dans le processus électoral au Tchad“, vise à créer un espace de dialogue et de réflexion sur le rôle crucial des journalistes dans ce processus. Les professionnels des médias font face à de nombreux défis en période de campagne, ce qui peut affecter leur productivité.

« Les élections sont un pilier de la démocratie, mais elles ne peuvent être crédibles et transparente sans aucune couverture médiatique professionnelle, impartiale et responsable. Aujourd’hui nous voulons : réaffirmer votre rôle clé dans la préservation de l’intégrité électorale. Vous êtes les gardiens de la transparence et les voix de millions de citoyens ; identifier les défis auxquels vous faites face, notamment les pressions politiques, la désinformation et les menaces à votre sécurité ; formuler des recommandations pour renforcer la qualité de la couverture médiatique, dans le respect des normes éthiques et des droits humains », a déclaré le président de DHSF, Me Layibe Tourdjoumane, aux journalistes lors de cette rencontre.

Les constats montrent qu’en période de campagne électorale, certains journalistes adoptent des pratiques qui ne respectent pas le code d’éthique et de déontologie, souvent motivés par des profits. Ils subissent des pressions et des directives d’organisateurs d’événements qui ne sont pas habilités à les influencer. Cela constitue une entrave à la liberté des journalistes et altère la qualité du travail journalistique.

Invité en tant que paneliste, le socio-journaliste Maji Maji Odjitan Djoutoun Gona a déploré le comportement de certains journalistes qui, en période de campagnes, soutiennent des candidats au détriment de l’intégrité de leur profession. « L’expérience a montré par le passé qu’il des journalistes bien bagagés, mais par moment ils sont tenté  d’être influencés par l’impact politique ou bien des dirigeants politiques sur le traitement de l’information. Pendant les campagnes électorales on se retrouve avec des journalistes qui se regroupent sous une bannière des partis politiques. Malheureusement le journaliste ne doit pas être défenseur des partis politiques. Ce n’est pas normale pour un journaliste », a-t-il déclaré.

Les journalistes se doivent de traiter l’information avec équité et honnêteté. Maji Maji a exhorté ses pairs à faire du code d’éthique et de déontologie leur référence dans le traitement des informations. En conclusion, il a recommandé aux journalistes présents de devenir des éveilleurs de consciences, permettant à chaque candidat de présenter son programme politique tout en s’appuyant sur le code d’éthique dans leur travail.

Par : Issa Adoum