L’organisation Droits de l’Homme Sans Frontières a publié le 28 août 2024 son rapport annuel intitulé « Transition politique au Tchad : Défis et recul des droits de l’homme ». Ce document, présenté au Centre d’Étude et de Formation pour le Développement, met en lumière la détérioration des droits humains au cours de l’année 2023.
Le président de l’organisation, Layibé Tourdjoumane, a souligné que cette année a été marquée par l’adoption de lois liberticides et de nombreux cas d’abus et de violations des droits humains. Le rapport de 32 pages documente ces violations et rappelle les obligations de l’État en matière de protection des droits humains. Il aborde également la question de la liberté de la presse, en dénonçant la censure médiatique, les restrictions sur l’espace civique, ainsi que les atteintes systématiques aux droits des journalistes et des défenseurs des droits humains. Parmi les préoccupations soulevées figurent les arrestations arbitraires, les détentions illégales, la torture, la répression des opposants politiques, ainsi que la violence exercée contre les manifestations pacifiques.
Ce rapport dresse un tableau alarmant de la situation des droits de l’homme au Tchad, caractérisé par des abus persistants malgré les promesses de réforme des autorités de transition. En réponse à cette situation critique, le rapport émet huit recommandations au gouvernement, parmi lesquelles :
– L’abrogation des ordonnances N° 11/PR/2023 du 1er août 2023 concernant les manifestations sur la voie publique et N° 008/PR/2023 relative à l’état d’urgence en République du Tchad ;
– Le renforcement des mécanismes législatifs et institutionnels pour garantir les libertés fondamentales et les droits humains en général ;
– La formation des forces de l’ordre sur l’encadrement des manifestations ;
– La sanction des auteurs de violations des droits de l’homme ;
– L’exécution des décisions de justice condamnant l’État ;
– L’accélération de l’adoption du code des personnes et de la famille.
Par Issa Adoum
Recent Comments