Tchad : L’ODL Met En Garde Contre Le Projet De Code Pastoral Et La Révision Constitutionnelle

Le climat politique et social au Tchad reste bruyant depuis l’annonce des deux projets qui sont la relance du projet de code pastoral et la révision annoncée de la constitution de la 5ème République, face auxquels des voix critiques ne cessent de s’élever jusqu’ici. A travers un communiqué en date de ce jour 09 septembre 2025, l’Observatoire des Droits et Libertés au Tchad (ODL) tire la sonnette d’alarme face à ces deux initiatives politiques jugées explosives.

Dans ce document, l’organisation de défense des droits humains dénonce la décision du ministère de l’Élevage et de la Production animale de ressortir un texte déjà rejeté sous le règne du feu président Idriss Déby Itno. Selon l’ODL, ce projet, loin d’apaiser les tensions entre agriculteurs et éleveurs, risque de les attiser davantage. « L’État n’a jamais trouvé de solution durable à ces conflits, se contentant de dédommagements et d’arrangements en marge des lois et coutumes », rappelle l’ODL, qui accuse le gouvernement de « réveiller les démons » en tentant de réintroduire un texte controversé. L’ODL va jusqu’à pointer du doigt les autorités actuelles et les députés, qu’elle tiendra « responsables et complices » d’éventuelles violences si le projet venait à être adopté.

Par ailleurs, elle s’oppose fermement à la révision dite « technique » de l’article 77 de la constitution. Selon elle, cette modification, loin d’être anodine, permettrait au président de la République de diriger un parti politique, une association ou même une entreprise, bouleversant ainsi la nature de ses fonctions. « Cela entraînerait l’effondrement des fondations de la République et un basculement du pays hors du système démocratique », prévient le communiqué.

Face à ces menaces, l’ODL appelle directement le président Mahamat Idriss Déby Itno à prendre ses responsabilités et à stopper ce qu’il qualifie de « forfaitures orchestrées par des personnes mal intentionnées ». Elle avertit sur l’adoption du code pastoral pourrait déboucher sur une guerre civile incontrôlable et la révision constitutionnelle envisagée conduirait inévitablement à un changement de nature de l’État tchadien et à une remise en cause de ses engagements démocratiques sur la scène internationale.

Pourquoi le gouvernement s’en tête-t-il à vouloir faire passer ce code pastoral malgré les voix qui s’élèvent partout contre ce projet ?

Par : Issa Adoum