Le Drame De Pala, Un De Trop

Le cercle de réflexion et d’action des jeunes du Mayo-Kebbi Ouest (CRAJ-MKO) a tenu un point de presse le 4 avril 2025 dans les locaux de la radio FM Liberté. Point de presse centré sur le drame survenu à Pala la veille, a été l’occasion pour le groupe d’exprimer ses regrets et de pointer la responsabilité du gouvernement, en particulier du ministère de l’Éducation, accusé d’avoir ignoré des alertes répétées sur l’état des infrastructures scolaires.

Le CRAJ-MKO a déploré une tragédie qui s’inscrit, selon lui, dans une longue série de négligences affectant la région. « Trop longtemps nous nous sommes divisés sur des futilités, trop longtemps nous avons laissé apparaître au grand jour notre d’unité. Aujourd’hui, ce drame vient nous rappeler que nous devons nous rassembler et agir », a déclaré le coordonnateur du groupe, Gombo Breye Houzibe.

Ce dernier a rappelé l’historique des avertissements concernant l’école officielle ETGH, épicentre du drame : « L’état de l’école officielle EGTH était déjà préoccupant depuis plus de dix ans. À plusieurs reprises, ses responsables tant au niveau administratif que l’association des parents d’élèves ont tiré la sonnette d’alarme. Mais comme toujours parce qu’il s’agit du Mayo-Kebbi Ouest, personne n’a voulu entendre (…). Le gouvernement, qui a pourtant des représentants à Pala, ne peut prétendre être surpris par la situation. Les rapports officiels ont cessé de soulever cet état des faits. ».

Sur les paradoxes régionaux, il a fustigé : « Comment la première province productrice de ciment peut-elle se trouver avec des écoles en matériaux précaires ? Pourquoi tant de négligences ? Qu’avons-nous fait pour mériter un tel mépris de la part du gouvernement ? »

Le cercle réclame désormais des actions concrètes : ouverture d’une enquête pour identifier les responsables, prise en charge des blessés, indemnisation des victimes, réhabilitation urgente des écoles et soutien psychosocial aux enseignants et élèves.

Reste une question brûlante pour les familles : dans quelles conditions les élèves de l’école ETGH pourront-ils reprendre le chemin des classes après ce drame ?

Par : Issa Adoum