À Bébédjia dans le département de la Nya, province du Logone Oriental, les agents de la Mairie ont enfin brisé le silence le 21 octobre 2024. Ces employés font état de 84 mois d’arriérés de salaire, une situation alarmante qui soulève des interrogations sur la gestion de la commune.
Lors de leur manifestation, où ils ont suspendu toute activité, les agents ont affiché une pancarte exposant clairement leurs souffrances accumulées pendant sept (7) ans. Selon ces employés, cette situation a débuté en 2016 sous le mandat du défunt Maire Mainan Norbert Doumsngar, et des tentatives de manifestation auraient été intimidées par l’exécutif.
La question qui se pose est : comment une institution étatique peut-elle ne pas payer ses employés pendant 7 ans ? Comment ces derniers ont-ils pu supporter une telle situation ?
Les témoignages de certains employés révèlent des sentiments d’injustice et de supercherie de la part de l’ex-maire. « Heureusement, nous sommes tous natifs de Bébédjia ou de la Nya, ce qui nous sauve des loyers. Nous avons des terrains pour cultiver et subvenir aux besoins de nos familles. Aller à la mairie n’est que de la distraction pour nous. Nous nous sentons abandonnés. Ce qui nous a maintenus pendant toutes ces années, c’est l’espoir des subventions des 5% des revenus pétroliers promus. Nous avons besoin d’inscrire nos enfants à l’école, » a déclaré un employé avec amertume. Il a également souligné le manque de volonté et la mauvaise gestion des recettes : « C’est un manque de volonté de la part de l’exécutif de nous verser nos droits. Les services de recettes continuent par collecter, nous nous demandons où va cet argent. »
Le nouveau maire de Bébédjia, Mbaigolbé Naïmian, a déclaré que cette manifestation était illégale. Car ils n’ont pas lancé un préavis de grève « La procédure d’engager cette grève est illégale, mais pour ne pas les frustrer, nous sommes obligés de les laisser faire. Selon le code du travail, un employé doit informer son employeur avant de partir en grève, » a-t-il précisé. Conscient des difficultés rencontrées par les employés, le maire a évoqué une faiblesse de trésorerie qui complique la situation, bien que des solutions soient envisagées. « Actuellement, les recettes du marché n’entrent pas. La masse salariale a augmenté entre 44 et 45 millions par mois. Le comité de gestion des 5% des revenus pétroliers, est dans une impasse. La subvention de l’État accuse un retard, » a-t-il ajouté.
La gestion de la trésorerie de la commune de Bébédjia est un problème profondément enraciné. Le trésorier général de la commune, absent depuis sept mois, semble refuser d’exécuter les ordres venant du maire ou du gouverneur de la province, provoquant un bras de fer entre lui et les autorités de la Nya Pendé. Selon certaines sources, cette absence impacte gravement les finances de la mairie et constitue un obstacle à la recherche d’un consensus entre l’exécutif et les employés mécontents. La présence de ce trésorier est donc essentielle pour clarifier la crise actuelle à la mairie.
Par : Issa Adoum
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