Une tentative d’agression au couteau dans un lycée de Walia, situé dans le 9ᵉ arrondissement de N’Djamena, a une nouvelle fois exposé la vulnérabilité des enseignants face à la violence en milieu scolaire. Alors que parents et élèves sont réunis pour la remise des bulletins, un élève de 3ᵉ âgé de 14 ans a menacé un membre de l’administration, déclenchant un chaos révélateur d’un malaise profond.
L’élève, venu sans accompagnateur parental comme l’exige le règlement, s’est vu refuser son bulletin par le censeur. Refusant de quitter les lieux, il a multiplié les allers-retours, exigeant avec insistance le document. C’est alors que ses camarades ont découvert, dissimulé sous son pantalon, un couteau fixé à sa jambe avec du scotch. Rapidement maîtrisé et frappé par d’autres élèves, l’adolescent a finalement été remis à l’administration. Interrogé sur ses intentions, il a évoqué un ras-le-bol face aux moqueries répétées de ses pairs. Le couteau, c’était pour en finir avec ceux qui se moquaient, a-t-il laissé entendre.
Cet épisode s’inscrit dans une série d’actes violents ciblant le corps enseignant. Ces derniers mois, insultes, menaces et agressions physiques se multiplient, plongeant les professeurs dans un climat d’insécurité permanent. Comment exercer sereinement quand un élève peut sortir une arme ? Aucun protocole clair ni renforcement de la sécurité (contrôles à l’entrée, présence policière) n’a été déployé. Pire, certains acteurs éducatifs dénoncent un traitement souvent laxiste des auteurs de violences, alimentant un sentiment d’impunité.
Au-delà de la sécurisation des écoles, cet incident interroge le mal-être croissant des élèves. Entre pression académique, harcèlement et défiance envers l’institution, les établissements deviennent le théâtre de frustrations explosives. Ces violences sont un cri d’alarme. Sans espaces de dialogue ou soutien psychologique, comment briser ce cycle ?
Alors que le pays mise sur l’éducation pour former les cadres de demain, la communauté éducative appelle à une mobilisation urgente, renforcement des effectifs encadrants, campagnes de sensibilisation et collaboration avec les familles. En l’absence de réponse structurelle, enseignants et élèves restent prisonniers d’un système au bord de l’implosion.
La Rédaction
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