Élections Au Tchad : L’ANGE Prise Dans Son Forcing Electoral

Les élections législatives, communales et provinciales au Tchad, qui se sont déroulées du 28 au 29 décembre, ont eu lieu dans des conditions préoccupantes. Dans les principaux centres de vote (écoles publiques et privées), les constatations sont alarmantes.

À Koundoul, l’une des communes du Chari-Baguirmi, nous avons visité un total de 30 bureaux de vote répartis dans différents quartiers. Certains bureaux ont ouvert dès 7h, tandis que d’autres ont commencé à accueillir les électeurs plus tard, à 8h voire 9h. Les responsables des bureaux ont évoqué un manque de matériel, tel que les fiches de pointage et la liste électorale, pour expliquer ces retards.

Dans tous les bureaux visités, les responsables ont exprimé leur étonnement face à l’organisation de ces élections. Les kits remis aux responsables de bureaux présentaient des manquements notables en matière de matériel. Nous avons rencontré des membres sans badges ni gilets, et pire encore, certains n’avaient même pas de stylos pour écrire ni de brouillons. L’absence de fiches de pointage, de fiches de vote par procuration, de procès-verbaux provinciaux, de fiches de transmission des résultats, ainsi que de lampes et de calculettes, a été signalée dans la majorité des bureaux. De plus, certains bureaux ne disposaient pas d’isoloirs, obligeant ainsi les électeurs à voter dans des domiciles privés, ce qui constitue une violation de la confidentialité du vote.

Cette négligence dans l’équipement des bureaux de vote de la commune de Koundoul et de ses environs sape la volonté et l’engagement de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) à garantir des élections réussies. L’engouement des votants n’était perceptible que dans quelques bureaux visités. « Nous espérons qu’ils se trouvent dans les lieux de culte et qu’ils viendront voter après », a déclaré une présidente de bureau, justifiant ainsi l’absence de votants dans un centre de vote.

Les observateurs présents dans cette commune du Chari-Baguirmi le 29 décembre provenaient de l’EISA et de la CEN-SAD. La question qui se pose est la suivante : si l’organisation de ces élections dans de petites localités fait face à de telles lacunes, que peut-on attendre pour les grandes villes ?

Par : Issa Adoum