Dans la ville de Pala, Firioura Hinbo Dibé, élève en classe de Terminale D au lycée Les Disciples, attire l’attention pour une raison peu commune : elle est mécanicienne de motos. Une passion qu’elle a développée dès son enfance, aux côtés de son oncle, Frissa Faï Dibé, lui-même mécanicien. Inspirée par ses parents, qui réparent des motos devant leur maison, Firioura a su cultiver un talent rare.

Du lundi au samedi, elle se consacre à ses études. Mais dès le samedi soir jusqu’au dimanche, ainsi que les jours sans classe, elle enfile sa tenue de mécanicienne et rejoint le garage familial. Unique fille à exercer ce métier à Pala, elle exprime avec fierté sa place parmi ses collègues masculins.

« Je suis heureuse d’être la seule fille dans ce métier, et je maîtrise aujourd’hui toutes les techniques de réparation de motos », confie-t-elle. Ambitieuse, elle souhaite ouvrir la voie à d’autres jeunes filles intéressées par la mécanique, affirmant sa disponibilité pour les former.

Cependant, son parcours n’est pas sans défis. Le manque de matériel adéquat et les clients malhonnêtes qui refusent de régler leurs factures compliquent parfois son travail. Malgré cela, ses revenus lui permettent d’assurer ses besoins personnels.

Firioura lance un appel à ses consœurs : « La mécanique n’est pas un métier réservé aux hommes. » Avec pour ambition de poursuivre des études en génie mécanique après son baccalauréat, elle incarne un modèle de détermination et d’émancipation féminine, démontrant que les barrières de genre peuvent être franchies avec passion et persévérance.

Par : AGNANG Pierre