Épidémie De Choléra Au Tchad : Plus De 2 000 Cas Et Une Létalité Inquiétante

L’épidémie de choléra a été signalée pour la première fois le 13 juillet 2025 dans le camp de réfugiés de Dougui, province du Ouaddaï. Dix jours plus tard, le 24 juillet, les autorités confirmaient la présence du Vibrio cholerae O1 Ogawa.

Selon un récent rapport de situation sur l’épidémie de choléra, entre le 13 juillet et le 15 septembre, on dénombre 2 114 cas de choléra dont 136 décès. Avec un taux de létalité global de 6,4 %. Les cas de décès communautaires sont estimés à 63 ce qui représente près de la moitié du total.

Cette épidémie a touché plus particulièrement les femmes (sex-ratio F/H = 1,9) et les personnes âgées de 5-44 ans sont les plus touchées (64,2 % des cas).

Régions les plus affectées

Province du Ouaddaï : épicentre de l’épidémie avec plus de la moitié des cas (1 940 cas et 112 décès).Districts les plus touchés : Chokoyane (1 129 cas, 51 décès) et Hadjer Hadid (691 cas, 51 décès).

La province du Sila a enregistré 131 cas et 20 décès. Celle du Guéra compte 43 cas et 4 décès, précisément dans le district de Bitkine.

Tendances récentes

Au 15 septembre, 20 nouveaux cas ont été signalés, sans décès supplémentaire. Cette évolution pourrait indiquer une stabilisation, même si les nouveaux cas continuent d’apparaître.

Un constat préoccupant demeure : 91 % des patients arrivent dans les structures de santé dans un état modéré ou sévère, ce qui explique en partie la létalité élevée.

Principaux défis

Les défis face auxquels se trouvent désormais les différents acteurs et parties prenantes sur le terrain sont :

– Retard dans le recours aux soins- Manque de ressources matérielles et de personnel qualifié

– Problèmes persistants d’hygiène et d’assainissement

– Difficultés logistiques et géographiques

L’épidémie de choléra au Tchad persiste, concentrée dans le Ouaddaï et s’étendant au Sila et au Guéra. La mortalité reste élevée, accentuée par les retards d’accès aux soins et la proportion importante de décès communautaires. Les femmes et les jeunes apparaissent comme les plus vulnérables.

Par : Issa Adoum