Tchad : Lancement des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.

La Ligue Tchadienne des Droits des Femmes a officiellement lancé, le 25 novembre 2025 à N’Djamena, les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, sous le thème : « Nous ne voulons plus d’excuses, nous voulons des actes ». Cette édition met un accent particulier sur les violences numériques, un phénomène en pleine expansion, avec comme slogan : « Tous unis pour mettre fin aux violences numériques faites aux femmes ».

La cérémonie, organisée à l’espace Talino Manu, a réuni des partenaires techniques et financiers, des organisations féminines, des représentantes de l’armée de l’air et des membres du ministère de la Femme et de la Petite Enfance. Dans son discours, la présidente de la Ligue, Épiphanie Dionrang, a révélé des données préoccupantes : 542 cas de violences basées sur le genre ont été documentés dans plusieurs régions du pays, incluant 64 viols, 25 féminicides, 30 violences conjugales, et 90 violences psychologiques, parmi d’autres. « Derrière chaque chiffre, il y a un visage et une famille bouleversée », a-t-elle déclaré avec émotion.Mme Dionrang a également dénoncé l’émergence des violences numériques, telles que le cyberharcèlement, la diffusion non consentie d’images intimes et le chantage virtuel, soulignant leur impact destructeur souvent ignoré. Elle a insisté sur la nécessité d’une application stricte des lois existantes pour protéger les femmes et les filles, tout en appelant à des actions concrètes pour briser l’impunité.Le Chargé d’affaires des Pays-Bas, Floris Van Eijk, partenaire de l’événement, a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité de genre et de la lutte contre les violences faites aux femmes. « Mon souhait est que ces 16 jours d’activisme se prolongent en 365 jours de lutte continue, au Tchad et dans le monde », a-t-il déclaré, insistant sur l’urgence d’agir contre les violences numériques, qu’il a qualifiées de « perfides et insidieuses ».

La présidente de la Ligue a conclu en appelant à une mobilisation collective pour un Tchad où chaque femme et chaque fille jouit de dignité, de liberté et de sécurité.

Gaktoua Assane Jérémie/Tchad-View Média